EN FER
Je lève mon verre,
A mon enfer.
Je bois et je rebois comme une chanson populaire. La douleur c'est fait de tout petit rien ça s'en va et ça revient comme une oraison mortuaire. Encore un verre, encore une verre que je lève et soulève à mes lèvres et voue à vous mon enfer blanc, blanc comme la peur d'avoir mal. L'ivresse doucement anesthésie certains de mes maux et délie quelques mots. Le verbe est moins sage. Encore un verre contre mon enfer, contre vous tous qui l'êtes et l'entretenez. Tous ces fagots siemment jetés pour mieux me brûler. Pour atrophier mes ailes d'albatros. Ma vue se trouble légèrement, je vois que le chemin se dégage mais j'ai mal aux jambes. ET si je m'arrêtais là, poser mes gants et mes bras...
Ne plus avoir mal. Ne plus me saouler pour vivre. Ne plus avoir mal à me saouler. Ne plus vivre.